Le pilote de la Shimano Gravel Alliance, Ibai Fradejas, se rend à Gérone, berceau spirituel du gravel dans le nord-est de l’Espagne, pour participer à l’édition 2021 de l’épreuve La Santa Vall.

Fin d’après-midi un vendredi. Je ferme le bureau aussi vite que je peux, confirme que tous les cadenas sont bien verrouillés et monte mon vélo à l’arrière de la camionnette. Me voilà prêt à prendre le départ d’un long trajet de 650 km pour traverser l’Espagne. J’espère que cette aventure sur les chemins poussiéreux de Gérone aux côtés de mes compagnons de gravel vaudra le déplacement. J’arrive à l’aube à San Gregorio et je m’installe dans l’aire de camping organisée à l’entrée de l’événement.

la santa vall

Mon alarme me réveille à 7h00. Dès que j’ouvre la porte de la camionnette, je réalise que je me trouve dans un véritable festival dédié au vélo. Je décide d’aller faire un petit tour avec mon nouveau vélo de gravel Orbea Terra pour confirmer que tout est en ordre. J’ai été le chercher le jeudi à l’usine Orbea de Mallabia et j’étais impatient de l’essayer sur des chemins de gravier. Je vérifie la pression des pneus Hutchinson Touareg, confirme que la selle est à la bonne hauteur et je me mets en route.

la santa vall

La Santa Vall de Klassmark, est une épreuve de gravel organisée dans la vallée de Llémena, à un jet de pierre de la ville captivante de Gérone, havre de paix situé entre un ancien volcan et l’océan. La Santa Vall signifie la vallée des saints, à savoir San Grau, Santa Afra, Sant Aniol de Finestres, Sant Martí de Llémena, San Gregorio et, en dernier lieu, mais non des moindres, La Santa Vall. L’engagement de l’organisation par rapport à la pratique du gravel est plus vif que jamais et les participants ont le choix entre deux parcours de 62 ou 106 km. Je décide de me lancer dans la plus grande boucle. N’ayant toujours pas complètement récupéré d’une blessure il y a quelques mois, je sais que je ne suis pas encore au sommet de ma forme, mais je suis venu ici pour m’amuser.

Une fois la vérification du vélo terminée, je me rends sur la grille de départ.

la santa vall

Un compte à rebours est lancé, une volée d’encouragements s’élève et c’est parti pour l’aventure. Pour cette édition, les organisateurs ont adopté un nouveau format : trois tronçons chronométrés sont répartis sur le parcours de 106 km. La somme des chronos de chaque participant sur ces tronçons déterminera le vainqueur au classement général. Le parcours affiche un profil très ondulé. L’itinéraire offre un mélange de rêve de trails et de sentiers pour le plus grand bonheur des participants. Le gravel est la meilleure façon de découvrir cette région où des fermes centenaires trônent au milieu d’un paysage sculpté par l’eau et les volcans.

Les premiers kilomètres sont neutralisés, ce qui signifie que le peloton progresse à un rythme relativement calme. Une motocross nous ouvre la voie sur de larges chemins forestiers en bon état, jusqu’au moment où elle nous abandonne. Les trails sont plus étroits et plus exigeants. Nous n’avons pas encore atteint le point de départ du premier tronçon chronométré, mais la nervosité se manifeste déjà dans le peloton. C’est un sentiment que j’adore et je suis vraiment content d’être à nouveau plongé dans l’atmosphère d’une course. Le parcours est tout simplement spectaculaire. Les côtes exigeantes sont suivies par des descentes parsemées de grands virages rapides, avec de temps à autres des tronçons plats qui permettent aux coureurs de se donner à fond sans danger. Nous avalons les kilomètres à un bon rythme et nous franchissons la ligne d’arrivée presque sans nous en rendre compte. C’est presque comme si la course nous avait laissé un goût de trop peu.

Une fois la course terminée, je retourne à Gérone et je me dirige directement vers mon café favori. Là, je passe mon temps à partager les récits du jour avec mes amis qui sont venus des quatre coins de l’Espagne pour cet événement. Au volant de la camionnette lors du long trajet qui me ramène à Bilbao, je repense aux temps forts de ce week-end. Ces 106 km de gravel justifiaient-ils vraiment un déplacement de 1 300 km ? Tout à fait ! Les rires partagés avec les amis et ce mélange de stress, d’anticipation et d’excitation avant le départ d’une course valaient vraiment le déplacement. Vivement l’année prochaine!

la santa vall

Partager cet article